Xavier Dole

Carnet de réflexions et autres petites choses rigolotes ou pas

Une société qui a perdu le focus

Par Ploum, le 18 mars 2024
Traduction  le 30 juillet 2025 par Xavier Dole + traducteur automatique.

Notre esprit, le goulot d’étranglement

Au début des années ’90, après avoir modifié mon ordinateur MS-DOS, J’étais en mesure de jouer à des jeux. Un de ces jeux se nommait Battle Chess. Un jeu d’échec où les pièces se battaient réellement les unes contre les autres. C’était amusant. J’étais – et suis toujours – un piètre joueur d’échec. J’étais mat en moins de dix coups au niveau le plus facile.

Pour l’expérience, j’augmentais le niveau de difficulté et commençais à jouer. Il se produisit quelque chose d’étrange : je perdais toujours mais moins vite. J’ai réussi à protéger mon jeu, et même à obtenir quelques matchs nuls.

Quel était le bogue dans ce jeu ?

Bien qu’encore jeune adolescent, j’ai vite compris ce qui se passait. Avec un réglage défini sur difficile, le jeu essayait davantage de trouver un bon coup. Sur mon processeur 386 sans coprocesseur mathématique, ça prenait du temps. Plusieurs secondes, voire une minute par coup. Et pendant ce temps, je réfléchissais, j’anticipais.

Réglé sur “facile”, les coups générés par l’ordinateur étaient instantanés. Je savais que je pouvais prendre le temps que je voulais, mais je me sentais contraint d’agir vite. Je ne pouvais pas prendre mon temps alors que l’adversaire réagissais immédiatement à mes coups.

Le monde dans lequel nous vivons est similaire à ce jeu d’échec réglé sur “facile”. Tout arrive instantanément, tout le temps. Le travail de bureau peut désormais se résumer à une tentative de répondre le plus rapidement possible à chaque email jusqu’à la fin de la journée, puis recommencer le lendemain matin et ainsi de suite. Un processus qui empêche fondamentalement toute réflexion approfondie, comme le souligne Cal Newport dans son livre A world without email.

Comme nous n’avons plus le temps de réfléchir, nous masquons notre manque d’idées par des astuces comportementales. Nous avons remplacé les documents par des présentations PowerPoint car ça permet de donner un aspect professionnel à un contenu vide et dépourvu de structure (il suffit de copier-coller les données de la dernière présentation PowerPoint que vous avez reçu, à l’intérieur d’un fichier texte, pour vous rendre compte à quel point c’est pitoyable. Les communications PowerPoint à la NASA ont même été diagnostiquées par Edward R. Tufte, auteur de The cognitive style of PowerPoint, comme l’une des causes qui ont conduit à la catastrophe de la navette spatiale Columbia).

Le problème principal est celui-ci : pour la première fois dans l’histoire humaine, notre cerveau est le goulot d’étranglement. Durant toute l’histoire, la transmission de l’information était lente. Les cerveaux étaient rapides. Après avoir envoyé une lettre, nous avions des jours ou des mois pour y réfléchir avant de recevoir une réponse. Érasme écrivit son fameux Éloge de la folie en quelques jours pendant un voyage à travers l’Europe. Il n’aurait jamais pu le faire pendant les deux heures que peut durer un voyage en avion, pendant qu’un petit écran encastré dans l’arrière-siège diffuse devant ses yeux une tonne de publicités.

En 2012, l’écrivain français Thierry Crouzet a été l’un des premiers à souffrir d’un « burn-out en ligne ». Une connexion permanente avec des étrangers intéressants aux idées non moins intéressantes auxquels il voulait répondre le plus vite possible fut fatale à son cerveau. Une nuit, il fut victime d’une forte crise de panique qui le décida à passer six mois sans Internet, une expérience qu’il a racontée dans son livre J’ai débranché.

Un Internet sur-vendu (the oversold internet)

Le feedback instantané généré par une connexion permanente est clairement une mauvaise chose. Mais le pire est encore à venir. Après l’éclatement de la bulle Internet dans les années 2000, qui nous apprit qu’Internet n’était pas une “mine d’or”, la question est devenue : comment monétiser l’Internet ? Quelques geeks idéalistes on répondu : « On ne le monétise pas, c’est un monde non-commercial ». Mais les geeks, comme tout le monde, voulaient ou avaient besoin d’être rémunérés.

Pour gagner de l’argent, ils ont confié les rênes du tout nouveau monde qu’ils étaient en train de bâtir aux spécialistes du marketing. C’est tout. Les hackers ont vendu Internet en échange d’un salaire. Jusqu’en 2000, les spécialistes du marketing ont joué le jeu en vendant le travail des hackers. Avec un petit problème : ils l’ont complètement sur-vendu, faisant leur le fantasme geek selon lequel, bientôt, tout le monde serait sur Internet et achèterait constamment des choses en ligne.

Dans les années 2000, seuls les geeks voulaient passer leur vie derrière un énorme écran rayonnant. Les spécialistes du marketing ont soudainement pris conscience de cette réalité avec la bulle internet. Si tout le monde ne voulait pas être sur Internet et que personne n’achetait quoi que ce soit sur Internet, il y avait deux solutions :

Les entreprises survivantes comme Google, ont opté pour la solution la plus simple : monétiser ce que les gens offraient déjà à Internet, à savoir leur temps et leur attention. La publicité faisait bien sûr déjà partie intégrante du Web (principalement sous la forme des fameux pop-ups), mais Google a innové en inventant une toute nouvelle façon d’exploiter l’attention des utilisateurs : en essayant d’en savoir le plus possible sur eux, afin de leur montrer des publicités sur lesquelles ils étaient le plus susceptibles de cliquer. Toute cette histoire est racontée en détail dans le livre Surveillance Capitalism / Le capitalisme de surveillance, de Soshanna Ziboff.

La question de savoir si cette “publicité personnalisée” est vraiment plus efficace que la publicité traditionnelle reste ouverte. Pour Tim Hang, auteur de Subprime Attention Crisis, et Cory Cotorow, auteur de How to detroy serveillance capitalism, son impact réel sur les ventes est négligeable, mais comme les spécialistes du marketing pensent qu’elle fonctionne, ils y investissent des sommes colossales, transformant cette technologie en une bulle très lucrative.

Mais l’impact réel est incontestable : tant que quelqu’un achète ces données, il est très lucratif de vendre de l’attention et toutes les informations possibles sur les consommateurs. En conséquence, cette pratique s’est généralisée et presque tous les sites web et toutes les applications sur Internet tentent d’obtenir ces deux éléments. Et ils procèdent de manière très scientifique.

Nous avons oublié comment ne pas espionner et voler l’attention

Il est désormais considéré comme “normal” d’essayer d’attirer l’attention et d’obtenir les données des utilisateurs, même si ça n’a pas de sens d’un point de vue commercial.

Les applications bancaires envoient des notifications pour vous montrer leur nouveau logo clinquant, les bons vieux sites de commerce électronique demandent à leurs clients le nombre d’enfants qu’ils ont ou leur tranche de revenu. Même les blogs personnels non commerciaux ou certains sites web dédiés à la confidentialité contiennent des logiciels d’analyse pour suivre leurs utilisateurs. Ne pas suivre ses utilisateurs est devenu plus difficile que de les suivre ! Chaque fournisseur auprès duquel vous faites vos achats, même un magasin physique, vous inondera de courriers électroniques.

On pourrait supposer que l’achat d’un nouveau matelas est quelque chose qu’on ne fait qu’une fois tous les dix ans et que le marché potentiel pour les vendeurs de matelas est constitué de ceux qui n’ont pas acheté de matelas au cours des cinq dernières années. Alors pourquoi quelqu’un a-t-il pensé qu’après avoir acheté un matelas, je serais intéressé de recevoir chaque semaine des informations sur les matelas ?

Les deux conséquences à tout ça sont que notre vie privée est envahie autant que c’est techniquement possible, et que notre attention est scientifiquement captée autant que c’est techniquement possible. Et dans ces deux domaines, la technologie “s’améliore” car les esprits les plus brillants du monde sont recrutés pour y parvenir.

Alors qu’il travaillait chez Google, Tristan Harris a réalisé à quel point ce qu’ils construisaient visait à capter l’attention et l’intérêt des gens. Il a quitté Google pour créer le Center for Humane Technology, qui tente d’attirer l’attention sur le fait que… notre attention est captée par des technologies monopolistes.

L’ironie est palpable : Tristan Harris avait une très bonne intuition, mais il ne peut imaginer faire autre chose que “susciter l’attention” via les réseaux sociaux, ou développer des technologies qui vous avertissent que vous devriez vous concentrer. Ajoutons encore une couche de complexité à tout le reste et suscitons l’attention afin que cette couche soit suffisamment adoptée pour devenir le fondement du prochain paradigme de complexité.

Vénérer des idées superficielles

Être constamment distrait nous empêche d’avoir des idées et de comprendre quoi que ce soit. Nous avons besoin d’un slogan accrocheur. Plutôt que de lire un rapport de trois pages, nous préférons un PowerPoint de 60 diapositives, contenant principalement des images d’archives et des graphiques hors contexte.

Nous avons valorisé l’image héroïque du PDG qui arrive en réunion et dit aux ingénieurs : « Il me reste dix minutes avant ma prochaine réunion. Dites-moi tout en cinq minutes et je prendrai des décisions qui valent un milliard de dollars. »

Avec le recul, il est évident que prendre de bonnes décisions dans ce contexte revient à lancer un dé. Curieusement, il a été prouvé à maintes reprises que les PDG de haut niveau ne sont pas plus efficaces qu’un algorithme de décision aléatoire. Mais contrairement aux algorithmes, les PDG ont généralement du charisme et de l’assurance. Ils peuvent prendre une très mauvaise décision, mais ils sont capables de convaincre tout le monde que c’est la bonne. C’est exactement la définition du métier de commercial.

Dans Deep Work, Cal Newport tente de promouvoir la position inverse : l’art de prendre le temps de réfléchir, de méditer. Dans The Ideas Industry, Daniel Drezner observe que les idées longues, subtiles et complexes son de plus en plus remplacées par des slogans simplistes, dont les célèbres conférences TED sont l’exemple parfait. En 18 minutes, on vend une idée aux gens et, si l’orateur est un bon vendeur, les gens ont l’impression d’avoir appris quelque chose de suffisamment profond et de nouveau. Le simple fait qu’on puisse apprendre quelque chose de profond en 18 minutes est une insulte à tout le monde universitaire. Sans surprise, ce même monde universitaire est considéré par beaucoup comme un groupe de personnes âgées ennuyeuses qui passent leur temps à rédiger de longs articles au lieu de créer des slogans accrocheurs pour changer le monde.

Céder à nos addictions

La plupart des monopoles ont été créés en supprimant les choix. Vous ne pouviez pas acheter un ordinateur sans Microsoft Windows. Vous ne pouviez pas visiter certains sites web sans Internet Explorer. Vous ne pouvez pas trouver un téléphone sans Google dans un magasin (Google paie plusieurs milliards de dollars chaque année pour être le moteur de recherche par défaut sur les appareils Apple). Et si vous parvenez à supprimer Google de votre téléphone, vous perdrez la possibilité d’utiliser certaines applications bancaires. La plupart des applications vérifient même au démarrage si les services Google sont installés sur le téléphone et refusent de démarrer si ce n’est pas le cas. S’il est vraiment difficile de ne pas utiliser Google, il s’agit par définition d’un monopole forcé. De même, il est très difficile d’éviter Amazon lorsque l’on fait des achats en ligne.

Il y a une exception : Facebook. Rien ne nous oblige à aller sur Facebook ou Instagram. Rien ne nous oblige à y passer du temps. À priori nous avons le choix. Pourtant, il semble que ce ne soit pas le cas.

Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi passons-nous une heure à jouer à un jeu stupide sur notre Smartphone qui ne devait nous prendre que cinq minutes, au lieu de lire un livre ? Pourquoi passons-nous chaque minute de notre vie éveillée à consulter notre smartphone et à répondre à des conversations futiles, même lorsque nous sommes en pleine conversation avec quelqu’un d’autre ? Pourquoi sommes-nous poussés à mettre notre vie et celle de nos enfants en danger juste pour répondre rapidement à un message pendant que nous conduisons ?

C’est dû au fonctionnement de notre cerveau. D’un point de vue évolutif, nous sommes avides d’expériences. Faire de nouvelles expériences, bonnes ou mauvaises, peut aider nos chromosomes à survivre plus longtemps que d’autres. Nous ressentons cette fameuse « poussée de dopamine » décrite en détail par Liberman et Long dans The molecule of more.

Chaque fois qu’arrive une notification, chaque fois qu’une bulle rouge apparait sur l’écran, le cerveau réagit comme s’il s’agissait d’une nouvelle opportunité cruciale. Nous ne devons pas la manquer. Une étude a montré que le simple son d’une notification suffisait à distraire un conducteur autant que s’il envoyait un SMS au volant. Oui, même sans regarder votre téléphone, vous êtes aussi distrait que si vous le regardiez (ce qui n’est pas une excuse pour le regarder).

Le cerveau a appris que le téléphone est une source aléatoire « d’expériences nouvelles ». Même en mode avion, il a été démontré que le fait d’avoir son téléphone sur son bureau ou dans son sac, nuit considérablement à l’attention et aux performances cognitives. Les performances ne redeviennent normales que lorsque le téléphone est placé dans une autre pièce.

Lutter pour retrouver sa concentration

Voilà, la seule façon de ne pas être tenté, c’est de ne pas avoir son téléphone à portée de main. L’écrivain français Thierry Crouzet m’a dit un jour qu’il était très difficile de se concentrer sur l’écriture quand on sait qu’il suffit de déplacer la fenêtre du traitement de texte avec la souris pour aller sur Internet. Sur le web, les forums d’écrivains regorgent de discussions sur les appareils « sans distraction ». Certains, dont votre serviteur, reviennent aux anciennes machines à écrire, un paradigme décrit comme une véritable résistance par Richard Polt dans l’excellent livre The Typewriter Revolution.

On peut même se demander si l’épidémie « d’électrosensibilisation », qui se caractérise par un malaise ou des symptômes de maladie lors d’une exposition au wifi ou à d’autres émissions sans fil similaires, n’est pas simplement une réaction psychologique à la sur-stimulation. Il a été observé que les symptômes sont réels (les personnes se sentent réellement mal et ne simulent pas), mais que, dans un environnement contrôlé en double aveugle, les symptômes sont liés à la croyance en l’existence d’émissions sans fil (si vous simulez un routeur sans fil clignotant sans émettre quoi que ce soit, les personnes se sentent mal. Si vous avez une émission sans fil mais que vous dites aux personnes que le wifi est désactivé, elles se sentiront mieux).

Dans son ouvrage phare intitulé Digital Minimalism, Cal Newport propose un cadre permettant de repenser notre utilisation des technologies numériques. L’idée centrale est d’équilibrer consciemment les coûts et les avantages, en mettant en évidence les coûts les plus cachés. Facebook est peut-être gratuit dans le sens où vous n’avez pas à payer pour l’utiliser. Mais être exposé à la publicité, être exposé à des diatribes politiques virulentes, être exposé à des photos de personnes que vous avez connues autrefois et qui semblent mener une vie extraordinaire (même si elle est virtuelle), représente un coût très élevé.

Faites le calcul. Si vous avez 180 amis sur Facebook, ce qui semble être un nombre faible de nos jours, et que vos amis prennent en moyenne dix jours de vacances par an, vous aurez en moyenne cinq amis en vacances chaque jour. Ajoutez à cette statistique le fait que certaines personnes aiment republier des photos de leurs anciennes vacances, cela signifie que vous serez bombardé quotidiennement de photos de plages ensoleillées et de paysages magnifiques pendant que vous attendrez sous les néons votre prochaine réunion ennuyeuse dans un bureau gris. De par sa conception, Facebook vous rend malheureux.

Ça ne veut pas dire que Facebook ne peut pas être utile et présenter des avantages. Comme le souligne Cal Newport, vous devez adapter votre utilisation afin d’en maximiser les avantages tout en essayant d’en minimiser les coûts autant que possible. Vous devez réfléchir consciencieusement à ce que vous souhaitez réellement accomplir.

Cette idée de minimalisme numérique a entraîné un regain d’intérêt pour les dumb phones, ces téléphones qui ne sont pas intelligents et qui permettent uniquement de passer des appels et d’envoyer et recevoir des SMS. Certaines marques commencent même à innover sur ce marché particulier, comme Mudita et Lightphone.

Ironiquement, ces marques font la promotion de la pleine conscience et de la concentration. Ils essaient d’attirer votre attention pour vous revendre… votre propre attention.

Lutte contre le consumérisme

L’un des credo consuméristes dit que le marché résoudra tous les problèmes. S’il y a un problème, quelqu’un vendra rapidement une solution. Comme le pointe Evgeny Morozov dans To Save Everything, Click Here, ce n’est pas seulement une erreur de raisonnement. C’est en fait nuisible.

Avec l’argent public, nous finançons activement des entreprises et des start-ups en pensant qu’elles créeront des emplois et apporteront des solutions à tous les problèmes. Il est sous-entendu que chaque solution doit être technologique, commercialisable et intuitive. C’est tout : il ne faut pas trop réfléchir à un problème, mais plutôt construire aveuglément la première solution qui vient à l’esprit en utilisant les technologies actuellement en vogue. L’auteur français Antoine Gouritin a écrit un livre drôle et intéressant sur cette philosophie, qu’il a intitulé Le Startupisme.

La cause profonde est là : nous n’avons plus d’autre cadre mental que celui d’espionner les gens et de voler leur attention. Les écoles de commerce enseignent comment créer des présentations PowerPoint accrocheuses tout en volant l’attention des gens. Toutes les entreprises se livrent une guerre sans merci pour capter votre attention et occuper votre esprit. Même le monde universitaire se bat désormais pour obtenir des subventions sur la base de présentations PowerPoint accrocheuses et en affichant le nombre brut de leurs publications. C’est ce qu’a observé David Graeber : Les universitaires eux-mêmes ont cessé de réfléchir pour se livrer au « jeu de l’attention ».

Il n’y a pas de solution miracle. Il n’y aura pas de solution technologique. Si nous voulons retrouver notre concentration et nos capacités cérébrales, nous devrons nous éloigner et redonner de l’importance à nos moments de déconnexion. Nous devrons réapprendre à reconnaitre et à partager le travail de ceux qui ne cherchent pas à tout prix à attirer l’attention, de ceux qui n’ont ni slogans accrocheurs ni conclusions spectaculaires. Nous devrons apprécier les travaux difficiles qui ne nous offrent pas de profits à court terme.

C’est notre esprit et non la technologie qui est le goulot d’étranglement. Nous devons prendre soin de notre esprit. Consacrer du temps à réfléchir lentement et profondément.

Nous devons ramener Sapiens dans Homo Sapiens Sapiens.


Bibliographie en français :